J'ai lu dernièrement deux livres sur le handicap, deux récits très différents, qui m'ont touchée chacun à leur façon.
Le premier, vu et raconté par une mère, Marie Garnier. J'ai eu le plaisir de la rencontrer au Salon du livre à Monistrol, dernièrement. Beaucoup de courage, d'abnégation et d'amour dans ce récit. Elle a également écrit de très belles histoires pour les enfants dont "Le papillon à roulettes". Et bien d'autres, si vous voulez aller voir sur son site, c'est ici :
Marie Garnier
Le nid des papillons
« Un matin semblable à tous les autres, ou presque, je ne le sais pas encore, c'est pour aujourd'hui.
Je m'apprête à vivre l'une des journées les plus merveilleuses de la vie d'une femme, je vais être maman.
Cette journée va pourtant tout bouleverser, plus de repaires, plus d'avenir, plus de passé.
Me voilà projetée dans cet univers décalé sans y être préparée, sans même avoir conscience qu'il existait.
J'ai peur !
Que vais-je devenir ?
Que va-t-elle devenir ?
J'ai longtemps cherché comment construire le combat qu'il me fallait mener, pour toi ma fille, pour ton présent, pour mon passé, pour ton futur, pour ton identité. »
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Et puis le second livre, vu et raconté par un père. Récit écrit sur le ton caractéristique de Jean-Louis Fournier, mélange d'humour, d'ironie et de dérision. J'ai eu un peu plus de mal à le lire, le côté "dérision" sans doute, qui m'a fait mal à certains moments. Mais pourtant, comme il les aime ses garçons...
Où on va, papa ?
« Jusqu'à ce jour, je n'ai jamais parlé de mes deux garçons.
(...)
Aujourd'hui que le temps presse, que la fin du monde est proche et que je suis de plus en plus biodégradable, j'ai décidé de leur écrire un livre.
Pour qu'on ne les oublie pas, qu'il ne reste pas d'eux seulement une photo sur une carte d'invalidité.
(...)
Grâce à eux, j'ai eu des avantages sur les parents d'enfants normaux.
Je n'ai pas eu de soucis avec leurs études ni leur orientation professionnelle.
Nous n'avons pas eu à hésiter entre filière scientifique et filière littéraire.
Pas eu à nous inquiéter de savoir ce qu'ils feraient plus tard, on a su rapidement que ce serait: rien.
J'espère quand même que, mises bout à bout, toutes leurs petites joies auront rendu le séjour supportable. »