samedi 26 novembre 2022

Christian BOBIN, le poète au cœur d'enfant

Christian BOBIN est mort il y a deux jours, il avait 71 ans. 
J'ai lu plusieurs de ses ouvrages, j'aimais son écriture, j'aimais la poésie de ses mots. 
Je lui rends hommage par ce billet et quelques lignes de ses livres.

La part manquante
« Ce qu'on apprend dans les livres, c'est-à-dire "je vous aime". Il faut d'abord dire "je". C'est difficile, c'est comme se perdre dans la forêt, loin des chemins, c'est comme sortir de maladie, de la maladie des vie impersonnelles, des vies tuées. Ensuite il faut dire "vous". La souffrance peut aider - la souffrance d'un bonheur, la jalousie, le froid, la candeur d'une saison sur la vitre du sang. Tout peut aider en un sens à dire "vous" , tout ce qui manque et qui est là, sous les yeux, dans l'absence abondante. Enfin il faut dire "aime". C'est vers la fin des temps déjà, cela ne peut être dit qu'à condition de ne pas l'être. La dernière lettre est muette, elle s'efface dans le souffle, elle va comme l'air bleu sur la plage, dans la gorge. "Je vous aime." Sujet, verbe, complément. Ce qu'on apprend dans les livres, c'est la grammaire du silence, la leçon de lumière. Il faut du temps pour apprendre. Il faut tellement de temps pour s'atteindre. »


La Lumière du monde
« Quelqu’un m’a aimé, par cet amour j’ai été sauvé de ma vie et du monde. Il m’a semblé que c’était cette lumière que je cherchais étant enfant. Tout d’un coup quelqu’un rassemble toutes ces lumières et me les donne. C’est comme si je posais ma main sur le cœur nu de la vie. Je suis prêt à ce que tous mes livres disparaissent et même le prochain, sauf cette phrase : la certitude d’avoir été un jour, ne serait-ce qu’une fois, aimé, et c’est l’envol définitif du cœur dans la lumière. »

« J'ai une petite boite avec moi qui n'existe pas mais qui ne me quitte jamais. Elle ressemble à ces petites boîtes dans lesquelles les enfants s'amusent à mettre des perles. Dedans, j'ai mis quelques sourires, et parfois je les regarde et ils sont aussi beaux et aussi neufs qu'autrefois. C’est l'amour qui est dans cette petite boîte. Je peux tout perdre mais pas ça. Quand je l'ouvre, je retrouve le vrai sens, la vraie direction, l'unique certitude que je peux avoir. C'est quelque chose de minuscule mais d'indestructible. Je n'ouvre pas souvent cette boîte. Je ne l'ouvre que de temps en temps, pour que rien ne s'évente, mais le regard que j'y jette à cette durée très longue qu'ont les éclairs et j'en ramène un sentiment d'éternité. »


L'homme-joie
« Nos pensées montent au ciel comme des fumées. Elles l'obscurcissent. Je n'ai rien fait aujourd'hui et je n'ai rien pensé. Maintenant c'est le soir mais je ne veux pas laisser filer ce jour sans vous en donner le plus beau. Vous voyez le monde. Vous le voyez comme moi. Ce n'est qu'un champ de bataille. Des cavaliers noirs partout. Un bruit d'épées au fond des âmes. Eh bien, ça n'a aucune importance. Je suis passé devant un étang. Il était couvert de lentilles d'eau - ça oui, c'était important Nous massacrons toute la douceur de la vie et elle revient encore plus abondante. La guerre n'a rien d'énigmatique - mais l'oiseau que j'ai vu s'enfuir dans le sous-bois, volant entre les troncs serrés m'a ébloui. J'essaie de vous dire une chose si petite que je crains de la blesser en le disant. Il y a des papillons dont on ne peut effleurer les ailes sans qu'elles cassent comme du verre. L'oiseau allait entre les arbres comme un serviteur glissant entre les colonnes d'un palais. Il ne faisait aucun bruit. Il était aussi simplement vêtu d'or qu'un poème... Il y a une vie qui ne s'arrête jamais. Elle est impossible à saisir. Elle fuit devant nous comme l'oiseau entre les piliers qui sont dans notre cœur. »

mardi 15 novembre 2022

Birds on a Wire - Les Concerts Volants (live) - @ARTE Concert

A découvrir, c'est très beau... Pour cela, cliquez sur le lien : 
 

« Birds On a Wire, c’est le projet de la chanteuse Rosemary Standley (voix de Moriarty) et de la violoncelliste Dom La Nena. Les deux artistes tissent un univers tout entier construit autour du chant et de l’émotion. Une symbiose qui leur permet de reprendre bien à leur manière des monuments musicaux allant de Fairouz à Bob Dylan.

Deux voix et un violoncelle, c’est tout ce qu’il faut à Birds on a Wire pour nous plonger dans un univers aussi épuré qu’émouvant. Les paroles qui s'échappent du duo - en français, anglais, italien ou encore arabe selon la chanson - semblent être chantées pour nous, dans le creux de l’oreille. »

jeudi 10 novembre 2022

J'AI APPRIS...

Novembre et sa nostalgie...
« J'ai appris », une très belle chanson d'Yves JAMAIT.


Les paroles sont en commentaire.

samedi 5 novembre 2022

Le champignon chou-fleur

Le sparassis crépu, aussi appelé morille des pins, champignon chou-fleur ou morille blanche, est un bon champignon comestible ! 
Le rencontrer est, paraît-il, un vrai bonheur... et je ne l'ai même pas ramassé... 
Peut-être que quelqu'un d'autre l'aura fait, c'était mi-octobre dans les bois de la Breure.


En savoir plus sur ce champignon : Sparassis crépu