Deux romans que je viens de lire, deux romans très différents, deux romans que j'ai aimés.
LES CHAUSSURES ITALIENNES , de Henning Mankell.
Voici le deuxième roman de Henning Mankell que je lis. Je vous avais parlé il y a quelques mois de "L'oeil du léopard", roman que j'avais déjà beaucoup aimé.
Quatrième de couverture
« A soixante-six ans, Fredrik Welin vit reclus depuis une décennie sur une île de la Baltique avec pour seule compagnie un chat et un chien et pour seules visites celles du facteur de l’archipel. Depuis qu’une tragique erreur a brisé sa carrière de chirurgien, il s’est isolé des hommes. Pour se prouver qu’il est encore en vie, il creuse un trou dans la glace et s’y immerge chaque matin. Au solstice d’hiver, cette routine est interrompue par l’intrusion d’Harriet, la femme qu’il a aimée et abandonnée quarante ans plus tôt. Fredrik ne le sait pas encore, mais sa vie vient juste de recommencer.
Le temps de deux solstices d’hiver et d’un superbe solstice d’été, dans un espace compris entre une maison, une île, une forêt, une caravane, Mankell nous révèle une facette peu connue de son talent avec ce récit sobre, intime, vibrant, sur les hommes et les femmes, la solitude et la peur, l’amour et la rédemption. »
Extrait
« Tu te demandes bien sûr pourquoi je suis venue.
La flamme de la bougie oscillait sans s'éteindre.
- Je ne m'attendais pas à ta visite.
- As-tu jamais cru que tu me reverrais un jour ? L'as-tu jamais souhaité ?
Je n'ai pas répondu. Pour une personne qui en a abandonné une autre sans un mot d'explication, il n'y a au fond rien à dire. Il existe des trahisons qui ne peuvent se pardonner, ni même s'expliquer de quelque manière que ce soit. Celle que j'avais infligée à Harriet était de celles-là. Donc je n'ai rien dit. J'ai attendu, en regardant la flamme de la bougie. »
L'HOMME QUI NE SAVAIT PAS DIRE NON , de Serge Joncour.
Un roman, une comédie, mais pas si légère qu'elle en a l'air... En tous cas j'ai aimé cette histoire, peut-être parce que pendant très longtemps je n'ai pas su dire non moi non plus. Serge Joncour a écrit également "L'Amour sans le faire" dont je vous ai parlé récemment.
Quatrième de couverture
« Parfois le soir, seul devant la glace, il avance ses lèvres pour dire le mot, il les rassemble comme pour une moue ou un demi-baiser, il tend la bouche vers l'avant et cale les incisives pour souffler la décisive consonne, mais là, le mot ne vient pas, il lui reste sur la langue comme un noyau de cerise, un chewing-gum qui refuserait de buller. »
On n'imagine pas l'embarras de ne plus pouvoir prononcer ce simple mot : non. C'est pourtant ce qui arrive à Beaujour, employé modèle dans un institut de sondage. Grâce à un atelier d'écriture, il part à la recherche du mot perdu, quitte à remonter toute l'histoire.
Avec la sensibilité qu'on lui connaît, Serge Joncour multiplie les scènes cocasses et compose un véritable roman des origines.
Extraits
- « Allez parler à cet enfant en vous, il est là, à vous attendre, il n'attend que vous cet enfant plus ou moins souverain que l'on a tous été, et qui reste là en soi, générateur de nos détresses et de nos mélancolies, de nos blocages aussi, il est cette part de nous qui cherche toujours à être pris dans les bras, il est la persistance de nous qui s'inquiète, oui, il est là ce mirage de l'enfant qu'on a été, dans le fond c'est bien lui qui est la cause de tout, c'est lui la source du symptôme, c'est lui qui a initié nos premières sensations, nos premiers rapports avec le monde, c'est de lui que nous viennent ces algorithmes de stratégies mentales qui aujourd'hui encore nous font répondre aux situations que nous traversons. Tendez-lui la main. Allez, engagez le dialogue, écrivez-lui, prenez une feuille et approchez-le, ou écrivez à haute voix, qu'importe, le tout c'est d'aller cueillir le non sur sa bouche, juste là où il s'est arrêté... »
- « Ce minuscule enfant qui est là posé et sage, qui se tait, il est encore en vous, passez le voir un peu, allez lui relever un peu la nuque, allez le caler de ce côté-ci du canapé, où il y a une couverture, en même temps allez lui donner des petits coups de doigt dans les côtes, afin de l'énerver un peu, afin de faire chavirer son sourire pour épanouir son sincère agacement. Ce petit enfant, allez donc l'asticoter jusqu'à ce qu'il n'en puisse plus et qu'il se mette enfin à chialer, à couiner, qu'il hurle fort, qu'il se manifeste à un point tel que ses parents accourent depuis la pièce d'à côté en se demandant ce qui ne va pas, allez lui faire comprendre que c'est aux autres qu'il faut dire non, pas à soi-même, à ses désirs, à ses envies, à ses besoins, sans quoi on n'en finit pas de se trahir. »
Bonjour Françoise,
RépondreSupprimerMerci de nous présenter ces deux livres qui ont l'air pationnant l'un comme l'autre, mais je vais t'avouer que je vais noter le second de Serge Joncour, il me plaît plus :)
Bel après-midi, gros gros bisous & à bientôt !
A chacun ses préférences, Floralie ! Lorsque tu l'auras lu, tu me diras ce que tu en auras pensé.
SupprimerBelle fin de semaine, gros bisous à toi aussi.
erreur de ma part passionnant
RépondreSupprimerPas grave, Floralie. :-)
Supprimerà lire trop vite ce titre "Les chaussures italiennes et l'homme qui ne savait pas dire non" l'image de Roland Dumas m'est apparue. Serge Joncour, je suppose n'a aucun lien avec la célèbre "affaire".
RépondreSupprimerBzzz...
Non, je ne pense pas, le bourdon. :-)
SupprimerBises.
Le premier je l'ai déjà lu et j'ai adoré !
RépondreSupprimerLe deuxième pas encore... mais bientôt peut-être si je le trouve à la médiathèque. Je viens de terminer "l'amour sans le faire" et j'ai beaucoup apprécié !
Merci Françoise pour tes partages de lecture. Ils me sont à chaque fois inspirants !
Je pense que nous avons les mêmes goûts de lecture, Suzame. :-)
SupprimerBel après-midi à toi, bisous.
Moi non plus, je ne savais pas dire non...
RépondreSupprimerMais ça, c'était avant. :-)
Bisous ma belle
¸¸.•*¨*• ☆
Oui, c'était avant. :-)
SupprimerBisous, Célestine.
Coucou Françoise. J'ai lu "les chaussures italiennes" et le fais lire à mon entourage. Tout le monde a aimé. Le 2ème je ne le connais pas. Mais je note. Bises alpines et belle journée.
RépondreSupprimerHenning Mankell et Serge Joncour sont deux écrivains tout à fait différents, mais on peut aimer les deux. En principe, après avoir lu Mankell, je lis un roman facile, plus léger, comme l'un de Joncour par exemple. :-)
SupprimerBisous Dédé, et une belle fin de semaine.