Lu ces jours (en regardant la photo, devinez où... :-)) :
Les vieux ne pleurent jamais, de Céline Curiol.
« Si l'on avait su, jeune, à quelle vitesse toute cette vie passait, cette vie qui un matin s'étalait devant nous, aussi dégagée et infinie que la mer contemplée depuis la rive, une mer lisse à perdre de vue, une invitation à l'exploration, dont petit à petit, dans un mouvement imperceptible car sans heurts, les bords infiniment éloignés se rapprocheraient pourtant, se resserreraient, et de vague en vague, sans en avoir encore tout à fait l'air, cette mer se mettrait à ressembler à un lac, un très grand lac dont le périmètre à son tour tendrait à diminuer, et le lac bientôt se rétrécirait, devenant un fleuve, certes large mais sur lequel on ne naviguerait plus que dans une seule direction entraînés par le courant, puis avec de moins en moins de latitude car déjà le fleuve serait devenu rivière, à l'envergure décroissante, qui deviendrait à son tour un ruisseau où l'on avancerait alors de façon plus poussive, à cause de la faiblesse du courant, jusqu'à revenir à sa source ; si l'on avait su tout cela, on aurait sans doute moins perdu de temps en broutilles, en gémissements et remords, on aurait accompli davantage, ou peut-être au contraire, aurait-on cessé de s'agiter afin de contempler ce long spectacle magnétique d'éclosions et d'extinctions qu'était le vivant. »
Quatrième de couverture
« À soixante-dix ans, Judith Hogen vit désormais seule. Actrice à la retraite, elle a cessé de fréquenter les scènes artistiques new-yorkaises et se contente de la compagnie de sa voisine, Janet Shebabi, une femme de son âge fantasque et malicieuse.
Trouvant un soir entre les pages d’un roman de Louis-Ferdinand Céline une vieille photographie, Judith est transportée cinquante ans en arrière et soudain submergée de tendresse et de ressentiments. Face à ce visage longtemps aimé, elle se surprend à douter des choix du passé.
C'est ce moment que choisit Janet pour lui proposer de partir, de s’embarquer dans un voyage organisé aussi déroutant que burlesque au cours duquel s’établit entre elles un compagnonnage heureux hors des convenances de l’âge.
De retour à Brooklyn, Judith doit bien admettre que la raisonnable passivité que lui impose la société devient insupportable. Elle décide de repartir en voyage, dans son pays natal, cette France quittée dans les années soixante, là où demeure cet homme, celui de la photo, ce héros. »
Céline Curiol convoque ici avec humour les paradoxes de l’âge à travers le mystère de la permanence, de la persistance des liens entre les êtres. Qu’ils soient amis, frère et soeur ou amants, que reste-t-il de ces attaches qui les construisent, les rassurent ou les abîment ?
Une auteur que je ne connais pas...
RépondreSupprimerton exposé donne envie de le lire !
Curieusement, Céline Curiol n'a que 40 ans lorsqu'elle écrit ce livre, mais c'est en observant sa mère, après le décès de son mari, en observant d'autres personnes de cet âge, qu'elle a eu envie d'écrire cette histoire. Une très belle histoire que je te conseille de lire, Fifi. :-)
SupprimerOh ! Que ça donne envie ! ;) Tu as dû te régaler !
RépondreSupprimerla dernière question me parle ! j'expliquerai peut-être un jour pourquoi sur mon blog ! :D
La dernière question te parle ? Alors, oui, j'attends avec impatience un billet à ce propos sur ton blog, Virevolte ! :-)
Supprimerc'est un grand mystère ces liens entre les êtres, j'ose dire que nous sommes qu'un mais à des moments différents tous unis dans la grande bouillie universelle.
RépondreSupprimerPour le cliché tu nous évoques souvent la maison bleue qui t'abrite.
Bzzz...
Je pense aussi que nous ne sommes qu'un, le bourdon.
SupprimerLa maison bleue ? Bingo, tu as trouvé ! :-)
Bises, et une bonne soirée.
Je dois être encore jeune alors, parce que je pleure souvent !
RépondreSupprimerBelle histoire, Françoise.
Qui remue en moi bien des choses...
¸¸.•*¨*• ☆
Moi, je pleure peu... serait-ce que je suis vieille ?... ;-)
SupprimerBonne soirée, Célestine, et une douce nuit.
En effet, ta critique donne envie d'empoigner ce bouquin! Merci!
RépondreSupprimerEmpoigne-le, Gine, empoigne-le !... :-)
SupprimerMerci à toi.