Ces trois derniers week-end, j'ai revêtu le rôle de guichetière. Je vous explique : Dans le petit village où je vis, toutes les années, à la même époque (en janvier), se produit une troupe de théâtre. Cette troupe existe depuis plusieurs décennies. Elle a toujours eu beaucoup de succès, si bien qu'il y a maintenant six représentations, trois week-end de suite: le samedi soir et le dimanche après-midi. Et de plus, depuis quelques années, elle joue à guichet fermé. Fait exceptionnel tout de même quand on sait que ce petit village ne compte que 3400 habitants environ, et que la salle peut contenir 250 personnes. 250 x 6 = 1500 spectateurs. C'est pas mal, non ? Il faut dire que les spectateurs ne sont pas tous du coin et viennent parfois de loin. Il y a les fidèles aussi, qui viennent chaque année.
En tant que conjointe d'un des membres de la troupe, je revêts le costume de guichetière deux fois dans le week-end (et ceci depuis plusieurs années). Mon travail consiste à donner les billets aux personnes qui les ont réservés par téléphone à l'OT, et d'en vendre sur place s'ils en restent, ou s'il y a eu des désistements. Je vois passer devant moi beaucoup de personnes, 1500 donc environ. Je me suis amusée à les observer, gentiment. Certains me regardent, répondent à mon bonjour et à mon sourire, plaisantent, rient. D'autres me répondent en souriant eux aussi. D'autres, plus timides, baissent les yeux et me répondent timidement, du bout des lèvres. D'autres encore, passent devant moi, comme si je n'existais pas, sans me regarder, sans dire un mot. Là, c'est très vexant, je trouve, pour moi qui pendant longtemps ai souffert d'avoir l'impression de ne pas exister, en plus ! :-)
Cet après-midi, c'était donc la dernière représentation. Ce soir, je rejoindrai la troupe au restaurant pour clore la saison et fêter encore cette année le succès de la pièce. Ce succès est une belle récompense, car les acteurs répètent assidûment de début octobre à mi décembre, et ceci, trois soirs par semaine. Ils sont dirigés par un metteur en scène qui ne leur laisse rien passer... Il s'agit de mon mari... (sourire).
Il m'est arrivé, il y a une quinzaine d'années environ, de jouer. En effet, il manquait une femme pour jouer un petit rôle, et on m'a demandé si je voulais bien le jouer. J'ai hésité, car j'étais très timide (je le suis encore, mais beaucoup moins), mais c'était pour moi, l'occasion de faire l'expérience de monter sur scène. Et puis, en fait, il s'agissait de jouer le rôle d'une petite bonne soeur (soeur Paula) sourde et muette. Mon rôle allait donc être vite appris, et même pas besoin de parler ! (sourire). Quoique je devais tout de même parler le langage des signes, et j'ai donc regardé plusieurs émissions à la télé pour apprendre quelques signes qui signifieraient quelque chose. Je restais dix minutes environ sur scène. Je dois dire que cela me suffisait, il fait une chaleur incroyable, sous les spots ! Et puis, je dois dire que je ne suis pas vraiment à l'aise sur une scène. Tous ces yeux braqués sur vous, qui vous regardent, qui vous étudient, qui vous dévisagent. Je suis trop timide pour cela. Pourtant on dit que le théâtre est très bon pour les personnes timides, j'aurais peut-être dû persévérer. Mais je fais tellement d'autres choses, je ne peux pas tout faire, chacun son truc après tout... Je le laisse pour les passionnés. Moi, j'ai d'autres passions.
Voilà, j'avais envie de causer un peu cet après-midi. C'est vous qui aurez eu droit à mon bavardage (sourire). Belle fin de dimanche à vous.