lundi 30 mai 2016

L'EMBELLIE

« C'est à ce moment précis que m'effleure pour le première fois l'idée que je suis une femme au milieu d'un motif finement tissé d'émotions et de temps, que bien des choses qui se produisent simultanément ont de l'importance pour ma vie, que les événements n'interviennent pas les uns après les autres, mais sur plusieurs plans simultanés de pensées, de rêves et de sentiments, qu'il y a un instant au coeur de l'instant. Bien plus tard seulement, la mémoire fera son tri et discernera un fil dans le chaos de ce qui a eu lieu. »

« Dans le coin des joujoux, je lui lance doucement le ballon, visant ses bras : il a préparé un creux pour la réception du ballon, les coudes contre le ventre et les avant-bras tendus vers l'avant. J'évalue la distance et quelle force je dois mettre en oeuvre pour qu'il arrive à l'attraper. J'envoie alors le ballon qui décrit un petit arc de cercle, comme dans un film au ralenti. Il rate le ballon qui s'en va rouler au rayon des sous-vêtements et chaussettes. Je m'appliquerai mieux la prochaine fois, je me mettrai à genoux. Je peux me débrouiller pour jouer avec un enfant, mais lui ne sait pas encore se débrouiller pour jouer avec un adulte ».

« L'EMBELLIE » de Auður Ava Olafsdottir, livre pris à la médiathèque, que j'ai adoré.

Résumé
« C’est la belle histoire d’une femme libre et d’un enfant prêté, le temps d’une équipée hivernale autour de l’Islande. En ce ténébreux mois de novembre, la narratrice voit son mari la quitter sans préavis et sa meilleure amie lui confier son fils de quatre ans. Qu’à cela ne tienne, elle partira pour un tour de son île noire, seule avec Tumi, étrange petit bonhomme, presque sourd, avec de grosses loupes en guise de lunettes. »
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dimanche 29 mai 2016

« Le livre de ma mère »

« Louange à vous, mères de tous les pays, louange à vous en votre soeur ma mère, en la majesté de ma mère morte. Mères de toute la terre, Nos Dames les mères, je vous salue, vieilles chéries, vous qui nous avez appris à faire les noeuds des lacets de nos souliers, qui nous avez appris à nous moucher, oui, qui nous avez montré qu'il faut souffler dans le mouchoir et y faire feufeu, comme vous nous disiez, vous, mères de tous les pays, vous qui patiemment enfourniez, cuillère après cuillère, la semoule que nous, bébés, faisions tant de chichis pour accepter, vous qui, pour nous encourager à avaler des pruneaux cuits, nous expliquiez que les pruneaux sont de petits nègres qui veulent rentrer dans leur maison et alors le petit crétin, ravi et soudain poète, ouvrait la porte de la maison, vous qui nous avez appris à nous gargariser et qui faisiez reureu pour nous encourager et nous montrer, vous qui étiez sans cesse à arranger nos mèches bouclées et nos cravates pour que nous fussions jolis avant l'arrivée des visites ou avant notre départ pour l'école, vous qui sans cesse harnachiez et pomponniez vos vilains nigauds petits poneys de fils dont vous étiez les bouleversantes propriétaires, vous qui nettoyiez tout de nous et nos sales genoux terreux ou écorchés et nos sales petits nez de marmots morveux, vous qui n'aviez aucun dégoût de nous, vous, toujours si faibles avec nous, indulgentes qui plus tard vous laissiez si facilement embobiner et refaire par vos fils adolescents et leur donniez toutes vos économies, je vous salue, majestés de nos mères. Je vous salue, mères pleines de grâce, saintes sentinelles, courage et bonté, chaleur et regard d'amour, vous aux yeux qui devinent, vous qui savez tout de suite si les méchants nous ont fait de la peine, vous, seuls humains en qui nous puissions avoir confiance et qui jamais, jamais ne nous trahirez, je vous salue, mères qui pensez à nous sans cesse et jusque dans vos sommeils, mères qui pardonnez toujours et caressez nos fronts de vos mains flétries, mères qui nous attendez, mères qui êtes toujours à la fenêtre pour nous regarder partir, mères qui nous trouvez incomparables et uniques, mères qui ne vous lassez jamais de nous servir et de nous couvrir et de nous border au lit même si nous avons quarante ans, qui ne nous aimez pas moins si nous sommes laids, ratés, avilis, faibles ou lâches, mères qui parfois me faites croire en Dieu. »
-> Albert Cohen - Le Livre de ma mère

Je n'ai pas lu ce livre, je suis tombée par hasard sur ce passage que je trouve très touchant, il m'a donné envie de le lire.

 BONNE FETE A TOUTES LES MAMANS ! 
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mercredi 25 mai 2016

Couleurs et douceur

Les bouquets champêtres ne sont-ils pas les plus beaux ?

Comment ne pas fondre devant cet adorable poulain ?...
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jeudi 19 mai 2016

La résistance sociale

Un petit bouquin très intéressant que je suis en train de lire et qui pourrait peut-être vous intéresser vous aussi :  
« Organiser la résistance sociale - Transformer les fragilités » - Fred Poché - Editions  de la Chronique sociale.

Quatrième de couverture :
A une époque où chacun se voit sommé de réussir et d'être performant, peut-être n'a-t-on jamais autant parlé de mal-être et de souffrance sociale. Naguère, les individus se regroupaient sans doute plus spontanément de façon collective pour combattre l'"oppression" ou l'"exploitation" ; ils inscrivaient leur souffrance dans une communauté humaine. Aujourd'hui, beaucoup de nos contemporains consultent, individuellement, le corps médical ou des psychologues. Les plus fragilisés par les logiques économiques actuelles et la pression sociale éprouvent un surcroît de tension. Ils ne trouvent plus d'espaces de reconnaissance et souffrent de voir sur l'écran de télévision l'argent s'étaler, les richesses déborder ; alors que leur quotidien devient de plus en plus précaire.
Une culture du ressentiment se développe. Elle fragilise nos démocraties. Comment permettre, alors, à chacun de trouver sa place ? Comme retrouver le sens du mot "société" ? De quelle manière agir face à l'inquiétante montée des inégalités sociales ? Qu'est-ce qui peut nous faire passer dune solitude habitée par la crainte d'autrui à la solidarité active et non-violente ? Comment résister à la tentation "sécuritaire" tout en se sentant en "sécurité" ? En électronique, la résistance est un conducteur dans lequel toute l'énergie électrique est transformée en chaleur. Transposée dans le domaine social, la résistance doit être comprise, dans ce livre, comme l'énergie sociale qui se manifeste, en puissance ou en acte, sous la forme d'une solidarité joyeuse et d'une espérance vécue. Face à la froideur des logiques d'exclusion et des courses au profit, la résistance met en mouvement des forces, parfois insoupçonnées, en stimulant la production de chaleur humaine. Il convient alors, plus que jamais, de l'organiser. »
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mercredi 18 mai 2016

Les photos de Dany

Ma cousine Dany m'a envoyé ces très belles photos faites près d'un étang de Belfort. J'ai envie de vous en faire profiter. Merci Dany ! (sourire)



mardi 17 mai 2016

Pas faux...

« On aime les gens pour leurs défauts, on les quitte pour leurs défauts. Ils nous captivent par leur originalité, leurs bizarreries, ils nous effraient pour les mêmes raisons. »
-> Nadine Diamant

Je dis : pas faux... Ce qui au départ était considéré comme une qualité, ou un trait de caractère qui nous plaisait, devient un défaut, ou quelque chose que l'on ne supporte plus. Que ce soit dans le domaine de l'amour ou celui de l'amitié.
Qu'en pensez-vous ? C'est un peu vrai, non ?
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jeudi 12 mai 2016

de larges bras ouverts qui accueillent l'autre...

« Parfois, quand on écoute l'ami qui est dans le pétrin, qui ne s'en sort pas, qui coule, qui pleure, la tentation immédiate, et c'est un instinct de vie, c'est de passer à l'action, de trouver des solutions. Et quand il n'y a pas de solutions ? Eh bien, l'ami dans le bien, quand j'essaie de me le représenter, c'est de larges bras ouverts qui accueillent l'autre tel qu'il est et nourrit pour lui un amour inconditionnel. Il aime sans conditions : "Je t'aime sans que tu aies besoin de faire quoi que ce soit." »
-> "Petit traité de l'abandon" - Alexandre Jollien

J'aime cette image : « de larges bras ouverts qui accueillent l'autre ». Pas besoin de mots, juste une présence, une chaleur, la chaleur d'une étreinte.
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Balade au bord de l'étang

 Etang de Bas.

Petits hérons cendrés dans leur nid.

Un héron cendré.

Un grèbe huppé.

mercredi 11 mai 2016

« Les autres »

"Les autres" - Alice Ferney
- « Il y a réellement des pensées* que l'on ne peut livrer à personne. Il fallait s'en accommoder, (...), même si c'était un fait auquel on avait peine à croire et sur lequel on revenait toute sa vie, en essayant toujours de s'abandonner, de parler, de délivrer, de révéler. »

- « On n'imagine jamais assez loin à quel point on est seul à vivre sa vie. »

- « Nul homme n'est pour lui-même celui qu'il est pour les autres et pas d'avantage celui qu'il se figure être à leurs yeux. Si clairvoyants soient-ils, les regards rencontrent tant d'obstacles : ils ne se voient pas eux-mêmes, ils ne traversent pas la chair. »

- « Les mots lancés à haute et intelligible voix sont dotés d'un pouvoir de perforation: ils entrent en nous, nous envahissent, s'installent dans notre mémoire, ne s'en vont plus jamais. »

- « Les enfants passent du rire aux larmes en un instant. Je crois que nous sommes pareils à eux, mais nous imaginons devoir aux autres des explications. »

- « Connaitre l'autre, c'est avoir saisi le rêve intérieur qu'il fait de lui-même, pas seulement avoir vu qui il se figure être, mais savoir qui il aspire à devenir. »

Résumé :
« Caractère : n. m. Manière habituelle de réagir, propre à chaque personne. Et juste en dessous : Personnes susceptibles s'abstenir. Voilà ce qui était écrit en gros sur le couvercle. Ce jeu a reçu une récompense au Festival international des nouveaux jeux de société. Je ne m'arrête pas à ce détail positif, j'imagine le chambardement qu'il peut susciter dans notre groupe. Un jeu de miroir tient nos relations dans le monde des ombres et des reflets. Personnages et Caractères propose d'éclairer cet imbroglio. Mais justement, faut-il faire la lumière ? Je suis de l'avis de Fleur : c'est prendre des risques. Théo lit la règle du jeu avec un sérieux d'enfant. On dirait que lire à voix haute le protège de comprendre ce qu'il annonce. Et Niels s'amuse, se frotte les mains, il assistera en direct à une expérience psychologique. C'est bien digne de lui d'avoir offert ce cadeau. »

Encore un très bon livre dans lequel j'ai retrouvé certaines de mes pensées*. Se servir des mots des autres pour s'exprimer, c'est parfois plus simple... 
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mardi 10 mai 2016

Drôle de ciel, drôle de pigeon...

Regardez ce ciel, vous ne le trouvez pas étrange ? Moi, si. C'était hier, vers 18h. C'est la première fois que je vois un ciel avec de tels nuages :



Et puis ensuite, vers 19h, ce pigeon, qui voulait absolument entrer dans la maison, et qui tapait contre la vitre. Je me suis approchée, il n'a même pas eu peur, sa seule idée : entrer par la fenêtre, ce que je n'ai pas laissé faire, parce qu'alors, il n'aurait peut-être pas su ressortir et j'aurais été bien embêtée.


Du coup, il semblait tout malheureux...


Ce matin, il se promenait sur la terrasse, toujours aussi peu farouche...
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lundi 9 mai 2016

Paysages de Haute-Loire

Un lieu ressourçant, des images apaisantes, c'est tout près de ma petite maison bleue...