Voici très longtemps que je ne vous ai pas parlé du petit bonhomme courageux, mon petit-fils Noé. Je rappelle aux personnes qui ne sont pas au courant que mon petit-fils a été victime, il y a eu deux ans le 29 mai, d'une rupture d'anévrisme à l'âge de deux ans et demi (lire les précédents billets libellés "le petit bonhomme courageux").
Le petit bonhomme marche maintenant pratiquement normalement, il court, il saute, mais il a tout de même toujours besoin de son attelle à la jambe gauche. Il peut à nouveau tirer dans un ballon, son jeu favori. Avant son accident, il était gaucher, et avait donc un fameux coup de pied gauche. Sa jambe gauche étant maintenant plus faible que la droite, il tape dans le ballon avec le pied droit, et a maintenant un fameux coup de pied droit ! Son bras gauche a retrouvé un peu de mobilité, mais pas encore sa petite main gauche. Celle-ci n'est pas inerte, mais la commande n'est pas revenue, et les petits doigts ne bougent pas. Mais en fait, son handicap principal, actuellement, et le plus gênant, est son manque de concentration et son hyperactivité. Il a vraiment du mal à se poser et à rester immobile, à écouter, et dans une classe, cela pose problème. En septembre dernier, il avait fait sa rentrée dans une classe "normale" de maternelle, assisté d'une AVS. Une classe de trente enfants, à peu près. Trop d'enfants, sans doute, car il n'est pas arrivé à s'intégrer véritablement. Le bruit, les cris des autres enfants, l'excitaient, l'énervaient, le rendaient parfois agressif, et il perturbait la classe. Après plusieurs entretiens entre son instituteur, la directrice de l'école, l'AVS, la pédopsychiatre et ses parents, il a été décidé qu'après les vacances de Pâques, il se rendrait dans une CLIS (classe d'intégration scolaire) : «Les CLIS accueillent un petit groupe d'enfants (12 maximum), présentant le même type de handicap, dans certaines écoles élémentaires et exceptionnellement en maternelle. Elles permettent aux élèves de suivre totalement ou partiellement un cursus scolaire ordinaire.» (
Source) Donc, après les vacances de Pâques, mon petit-fils a rejoint une CLIS. Ils sont six petits élèves, et sont encadrés par un instituteur-éducateur, et une autre personne. Les débuts sont plutôt prometteurs. Noé, un peu "perdu" au début, a apparemment maintenant trouvé ses repères. Croisons les doigts pour que cette classe un peu spéciale lui permette de pouvoir, par la suite, rejoindre le cursus normal. On l'aime tant ce petit bonhomme et il ne méritait pas ce qu'il lui est arrivé. Son petit frère a grandi, lui aussi, il a maintenant 28 mois. Ils s'adorent tous les deux. Si l'un des deux manque, l'autre le cherche ou le demande. Le petit frère va sûrement tirer le grand frère vers le haut, car il a, lui, un développement normal et il est plein de vie et d'énergie. Quant aux parents, s'ils ne se démenaient pas ainsi pour leur fils, celui-ci n'en serait sûrement pas encore là, car des coups de fils, il a fallu qu'ils en donnent pour faire avancer les choses, l'administration n'étant pas toujours très coopérante, et étant parfois même décourageante, il faut bien le dire. Il y en a eu des jours d'angoisse, d'incompréhension et de découragement, mais heureusement, l'amour est là, et lorsque l'amour est là, on arrive à faire des miracles… Croisons les doigts et envoyons plein de pensées positives afin que l'avenir de Noé se déroule le mieux possible…