lundi 11 juin 2012

Au cinéma ce soir : BARBARA

Barbara, un film allemand de Christian Petzold. S'il passe près de chez vous, allez le voir, c'est un très beau film. Ci-dessous, synopsis et critiques de: Télérama

Synopsis : Été 1980. Barbara est chirurgien-pédiatre dans un hôpital de Berlin-Est. Soupçonnée de vouloir passer à l'Ouest, elle est mutée par les autorités dans une clinique de province, au milieu de nulle part. Tandis que son amant, Jörg, qui vit à l'Ouest, prépare son évasion, Barbara est troublée par l'attention que lui porte André, le médecin-chef de l'hôpital. La confiance professionnelle qu'il lui accorde, ses attentions, son sourire... Est-il amoureux d'elle ? Est-il chargé de l'espionner?
On n'aime pasCritiques lors de la sortie en salle du 2/05/2012 : Tout en elle émeut, tout de suite. Sa beauté. Son air buté. Sa solitude. Sa colère rentrée, sa tristesse mal dissimulée. Tout en elle intrigue, sitôt qu'elle apparaît. Barbara, chirurgien pédiatre, débarque dans un coin paumé de l'Allemagne de l'Est, en 1980. Nommée là parce qu'elle était soupçonnée, à Berlin, de vouloir passer à l'Ouest, elle ne lâche pas un sourire, rien. Elle garde son appartement vide, comme pour dénoncer le néant qui l'entoure. Elle est la belle captive d'un monde communiste désolé, une héroïne larguée en plein désert romanesque.
Avec cette femme, le réalisateur alle mand Christian Petzold retrouve son actrice fétiche, la remarquable Nina Hoss, et sa plus chère obsession : le sen timent que notre univers quotidien n'est peut-être qu'une illusion et notre existence une coquille vide, comme dans Fantômes (2005) et Yella (2007). L'Allemagne de l'Est finissante est le cadre idéal d'une irréalité ordinaire, société où tout est théorique, où ne reste que le décor. Rues, couloirs d'hôpital, chemin sous les arbres, tous les lieux que traverse Barbara distillent une atmosphère étouffante, menaçante. Christian Petzold y fait résonner une vacuité absurde, et aussi la peur que le moindre geste soit vu, dénoncé. Rien ne doit déranger l'ordre immobile, les apparences immuables.
Tout ce que fait Barbara, dès lors, devient signe. Ses trajets en vélo. L'atten tion qu'elle porte à une patiente nerveuse, révoltée. L'attention qu'elle refuse de porter à un collègue médecin qui, lui, la regarde. Aux yeux de cet homme, beau personnage plein d'une générosité toujours retenue, Barbara devient fascinante. Comme elle l'est pour l'agent local de la Stasi. Et pour le réalisateur, et pour nous aussi bien. Son mystère habite le film, son secret guide le récit. Pour elle, la bannie, poussée dans un cul-de-sac de la RDA, une histoire se recompose. Pas seulement celle d'une résistance à un régime politique destructeur (comme on le voyait dans La Vie des autres). A travers ce retour sur le passé de son pays, Christian Petzold soulève des questions qui dépassent les idéologies : la vraie vie est-elle toujours ailleurs ? Le présent est-il si vide et l'avenir si radieux ? Comme toutes les muses, cette Barbara a le pouvoir d'inspirer bien des pensées. — Frédéric Strauss

2 commentaires:

  1. Je l'ai vu, ce film est très beau. Beaucoup d'émotions, de non-dits, de pudeur. J'ai vraiment aimé. Il m'a fait penser à " la vie des autres " qui se passe aussi en Allemagne de l'Est avant la chute du mur ( tu l'as vu ? ).

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    1. Non, je n'ai pas vu "La vie des autres", mais il paraît qu'il était si bien en effet.

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Merci pour vos petits mots que j'apprécie infiniment.

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